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Grippe aviaire Les volailles de Bresse bientôt de retour à l'air libre

La volaille de Bresse, confinée depuis février en raison de l'apparition de la grippe aviaire, va pouvoir sortir à nouveau d'ici deux semaines mais en respectant des conditions très strictes, qui ont été détaillées lundi par les préfectures de l'Ain et de Saône-et-Loire.

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En annonçant ces conditions "à haut niveau d'exigence sanitaire et vétérinaire", le préfet de l'Ain Michel Fuzeau a insisté sur les limites imposées au retour en plein air. Le déconfinement concernera toutes les volailles des élevages professionnels de l'Ain et de Saône-et-Loire -volaille de Bresse et label- des zones dites de surveillance, ce qui exclut la Dombes, région de l'Ain voisine de la Bresse placée en zone de protection, où ont été trouvés les premiers oiseaux atteints du virus H5N1 de la grippe aviaire. De fait, les annonces du préfet s'adressent surtout à la célèbre volaille de Bresse, pour laquelle le confinement total posait des problèmes quasi insurmontables en raison du cahier des charges très contraignant de l'AOC (appellation d'origine contrôlée) qui régit son élevage.

La volaille de Bresse est la seule en Europe à bénéficier d'une AOC, dont le cahier des charges prévoit la vie en extérieur des élevages. La Bresse s'étend sur les départements de l'Ain, de la Saône-et-Loire et du Jura. Dans son communiqué, les préfectures précisent néanmoins que "l'accès des volailles aux parcours extérieurs" ne pourra intervenir que "s'il s'avère indispensable à la conduite de l'élevage". Les autorisations de sortie ne seront pas délivrées avant "10 à 15 jours" et concerneront 2 à 300 élevages professionnels (ceux qui ont plus de 100 volailles), a précisé M. Fuzeau.

Premier préalable imposé par les préfectures, les élevages devront respecter "un haut degré de protection sanitaire", consistant notamment en "l'absence de mangeoires et d'abreuvoirs à l'extérieur des bâtiments" et "de point d'eau naturel" à proximité des parcours des volailles. Les échanges entre élevages sont en outre interdits. L'autre préalable est l'absence de virus pour la faune sauvage dans la zone concernée qui fait l'objet d'une très stricte vigilance.

Au-delà de la surveillance (dite passive) des animaux morts, une surveillance active est mise en place avec analyse d'échantillons des corvidés (corbeaux, corneilles, etc) qui peuvent être en contact avec les élevages. Des prélèvements sont actuellement en cours sur 300 oiseaux. Mi-mars, les éleveurs avaient manifesté pour réclamer la fin du confinement aux cris de "arrêtons la parano, libérons les oiseaux". A la fin du mois, les éleveurs de Bresse s'étaient dits satisfaits de la décision de l'Inao (Institut national des appellations d'origine) "d'accorder à titre exceptionnel", jusqu'à la fin du confinement total, une dérogation pour le maintien de l'appellation. L'évolution de la situation devrait satisfaire les professionnels de la filière avicole de l'Ain. Ils ont d'ailleurs participé, lundi à la préfecture, à l'élaboration des conditions du retour des volailles aux "parcours extérieurs".

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